Ils ont reçu un mail d’Hadopi, ils racontent
Depuis début octobre, 100.000 courriels d’avertissement d’Hadopi ont été envoyés à des internautes. Si certains reconnaissent avoir téléchargé illégalement, d’autres ne comprennent pas pourquoi ils ont reçu cette lettre. Ils témoignent sur TF1 News.
Alain a reçu l’un des 100.000 courriels d’avertissement d’Hadopi contre le piratage. S’il avoue avoir téléchargé de vieilles séries étrangères, il explique avoir été « surpris de recevoir le mail courant novembre« . « Je suis loin d’être un pro du téléchargement. J’ai un débit très faible ce qui ne me permet pas de télécharger beaucoup d’œuvres« . Amateur de veilles séries allemandes, Alain « les récupère seulement pour les voir quand je ne travaillerai plus, » se justifie-t-il. Parce qu’il ne veut pas se faire épingler pour piratage, cet internaute compte bien « se tenir tranquille pendant six mois, le temps d’être oublié de la Haute autorité« . Mais, furieux, il prévoit de boycotter l’industrie musicale : « il est hors de question que j’achète des CD à 15 euros. La culture est trop chère, j’ai l’impression de me faire arnaquer de tous les côtés« . Furieux également contre son fournisseur d’accès, il envisage même de résilier son contrat.
« Je ne me sens pas pirate«
Lorsqu’Agatha a ouvert sa messagerie mardi, elle n’y a pas cru. « Je suis dégoûtée, j’étais loin de penser que j’étais dans la cible des gens menacés » raconte la jeune femme. « Je ne me considère pas comme pirate. Je connais des gens qui téléchargent énormément de musiques et de films pour les graver, et qui n’ont rien reçu« , ajoute-elle. Agatha avoue pourtant télécharger régulièrement des séries américaines. Mais pour elle ce n’est pas illégal parce qu’elle « n’a aucun autre moyen de voir ces séries. Si on me proposait de payer pour les voir en France, je le ferai volontiers, » argumente-t-elle.
Etonnée et pleine de bonne volonté, Agatha veut comprendre. Elle s’est immédiatement rendue sur le site internet d’Hadopi afin de remplir un formulaire. « Je veux savoir sur quelle œuvre porte l’avertissement et les sites qu’il faut que j’évite à l’avenir, » précise t-elle. Quand, elle aura ses réponses, elle avisera : « je continuerai peut-être a télécharger, on verra. Mais le problème c’est que je vis en colocation et que nous sommes plusieurs à se connecter en wifi. Comment savoir qui a fait quoi ? » Si elle devait recevoir une autre lettre, elle envisage de se retourner vers son fournisseur d’accès et pourquoi pas d’en changer.
« Un mail injuste«
La semaine dernière, lorsque Philippe a reçu le mail d’avertissement, il a été « particulièrement agacé« . Cet artiste estime qu’on le soupçonne de pirater ses propres œuvres. Un comble pour cet auteur-compositeur. « Le mail d’Hadopi indique que des téléchargements « frauduleux » ont été repérés à une certaine date. Mais après enquête, j’ai remarqué que ce jour là j’ai échangé des mails et des fichiers comportant mes compositions avec mes musiciens« . « Mes chansons sont hébergées sur un serveur FTP pour que je puisse travailler plus facilement avec eux, » explique Philippe. « Je me sens épié injustement » confie-t-il à TF1 News. Contrairement à Agatha, il ne compte pas écrire à la Haute Autorité. « Je ne change rien à mes habitudes. Si je reçois un deuxième courrier, peut-être que je réagirai« . « Hadopi est là pour protéger les auteurs et pas les « fliquer« , lance-t-il, irrité.
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