La loi Hadopi appliquée en France: la fin de l’internet libre…
Il est difficile de trancher dans un sujet sensible. Et inutile aussi. Contexte: depuis lundi, les premiers mails d’avertissement d’Hadopi ont été envoyés aux “pirates”. En réalité, il s’agit des personnes qui téléchargent du contenu protégé sur le web, comme des musiques, des films, des livres électroniques, des jeux vidéos etc…
On l’a tous fait, beaucoup le font encore. En France, ils reçoivent depuis lundi un mail d’avertissement, transmis par le fournisseur d’accès à internet à la demande de la loi Hadopi. Ce sont ces FAI (comme Belgacom, Voo, Telenet, en Belgique) qui doivent identifier les fraudeurs, et leur envoyer ce mail.
WARNING
“Attention, votre accès à internet a été utilisé pour commettre des faits, constatés par procès-verbal, qui peuvent constituer une infraction pénale“, prévient le message, long de deux pages, de la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi, donc).
Après ce premier message, l’internaute, s’il récidive dans les six mois, en reçoit un deuxième et une lettre recommandée. A la troisième infraction, il risque une amende et une suspension de son abonnement internet pouvant aller jusqu’à un an, sans possibilité d’en souscrire un autre.
Qu’en penser ?
Pour certains, cela sonne comme la fin de l’internet libre. “Big Brother is watching you”, on y est. Via notre adresse IP, il est facile de voir ce qu’on fait sur le net. Et donc, si on télécharge illégalement du contenu protégé. “Un scandale”, crient d’autres, mettant en avant la violation de la vie privée.
De l’autre côté du ring, il y a les maisons de disque, les studios de cinéma et de jeu vidéo, sans oublier les plateformes de téléchargement officiel de ces contenus, comme iTunes par exemple. Ceux-ci se réjouissent de l’application de cette loi, qui devrait effrayer beaucoup de Français et suffire à limiter ces téléchargements illégaux.
Au milieu
Personnellement, je me situe au milieu (facile, vous me direz). Au même titre qu’on vous infligera une amende (ou pire) si vous volez un DVD dans une grande surface, il semble logique de sanctionner quelqu’un qui télécharge illégalement un film. Pourtant, la liberté du web (et de l’informatique) a toujours été un fondement de son existence. L’un de ses piliers, même.
Mais il faut s’y faire et accepter que le web a muri, qu’il n’est plus un espace anarchique où la liberté est le maître mot. Il devient structuré, rapide et exhaustif (trop ?). Tous ceux qui ont vu grandir comme moi le web “libre”, auront du mal à s’y faire. Pourtant, j’en suis certain, cette loi Hadopi va faire des émules en Europe. Une Europe qui pourrait même en faire un exemple, contraignant ses membres à l’adopter.
Il y a un mais…
Il y a toujours un “mais”. Il concerne l’aspect technique. L’informatique a cette capacité d’adaptation qui la rend incontrôlable. Et je suis donc tout aussi certain qu’il y aura un ou plusieurs moyens de contourner cette loi, de passer inaperçu, de rendre son ordinateur invisible, de télécharger illégalement mais techniquement légalement, etc…
De plus, Hadopi suppose que tous les réseaux domestiques sont sécurisés. Alors qu’en ville, ou dans le centre d’un village, il est facile (et pratique quand on a un iPhone…) de se connecter au réseau d’un inconnu pour surfer. L’internet libre n’est donc pas vraiment fini, tant que des gens inventeront des programmes dans leur cave, pour contourner règlement et aspect technique. Ou tant que les réseaux sans fil seront ouverts.
Bref, rien n’est fait.
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